♥ iphigénieRORYE - dramatic tragedy in five acts.

DATE D'INSCRIPTION : 14/12/2009

IPHIGÉNIE RORYE FLYNN

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19 ANS ♠ SERDAIGLE - LES BLAIREAUX ♠ NEUVIÈME ANNÉE.
mélancolique ♠ studieuse ♠ triste ♠ fragile ♠ émotionellement instable.

DATE D'INSCRIPTION : 14/12/2009

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little girl, little...
why are you crying?

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08YEARS OLD

Je conserverai le souvenir de ces bons conseils comme un gardien pour mon cœur. Mais vous, cher frère, ne faites pas comme ce pasteur impie qui indique une route escarpée et épineuse vers le ciel tandis que lui-même, libertin repu et impudent, foule les primevères du sentier des plaisirs, sans se soucier de ses propres sermons. C'est avec passion, en une voix à laquelle je tentais de donner un ton doux et solonel que cette phrase fut prononcé. Puis, changeant ma voix dans les basses, si grave qu'elle en était ridicule, je poursuivit: N'ayez pas de crainte pour moi. Je tarde trop. Mais voici mon père. Et, ma voix fluette d'enfant se fit entendre, alors que je prononçait haut et fort la didasclaie Polonius entre. Et telle une coïncidence, dès ces paroles prononcées, mon frère entra dans ma chambre. Je ne put m'empêcher de glousser, alors qu'il me répondait du tac au tac Non Effie, moi c'est juste Delwyn. J'éclatai de nouveau de rire, en me tordant entre mes couvertures. Je me laissai tomber sur mon oreiller pour rire, dans un son doux et cristallin, sous le regard de Delwyn, mon frère aîné, fier de que sa blague ait eue un tel effet.

Il s'approcha de moi puis posa son regard sur le livre entre mes petites mains. Hamlet. Il leva les yeux au ciel, tentant de cacher un sourire en coin qui naissait à la commissure de ses lèvres. Il arracha le livre de ma poigne solide, puis le lança par terre, en feignant une lassitude palpable. Encore Hamlet? Tu l'as lu combien de fois Effie? Moi je me lasserais de toujours lire la même chose. Surtout à voix haute avec des voix ridicules. Il m'adressa un clin d'œil. Je savais qu'il faisais exprès pour se moquer de moi. Je ne tentai même pas de rattraper mon livre, qui avait volé à l'autre bout de la pièce. La moue boudeuse, je croisai les bras sur ma poitrine en me remettant en position assise. Hamlet est une pièce de théâtre magnifique tu sauras! Ces histoires de complots et de folie simulée, c'est ... merveilleux, captivant. Et cette pauvre Ophélie, torturée entre sa candeur, la folie d'Hamlet.. Et sa propre folie. C'est comme ... Mon frère me coupa la parole en me poussant l'épaule de sa main droite. Ma petite soeur est vraiment trop intelligente. Je rigolai en lui faisant une grimace. Il était vrai que pour mon âge, j'étais tout de même assez intelligente. Ou du moins, je lisais un nombre de livres ahurissants, ce qui ne manquait jamais d'étonner ma famille. Mon père surtout. Je dévorais des pièces de théâtre, des livres informatifs, des romans que je trouvais ici et là. Et j'adorais ça. Dès mon enfance, j'avais cette passion pour l'apprentissage. Si bien qu'on me prenait pour l'aînée, quand on m'entendait parler.

Mon frère s’installa en tailleur, puis il me regarda. Nous avions toujours été très proches l’un de l’autre, au bonheur de nos parents qui n’avaient pas à subir d’incessantes chamailleries. Une lueur brilla dans le regard de mon frère, alors qu’il dissimulait quelque chose. Ma curiosité fut piquée. Devine ce que j‘ai reçu? Mon nez se froissa. Il avait eu un cadeau et moi pas? Injustice! Le regard noir et accusateur que je lui lançais le fit rigoler. Oh allez Effie! Essaie de deviner, c‘est tout. J’haussai les épaules. Je ne savais pas. Mon frère aimait les jeux vidéo, peut-être en avait-il reçu un? Un nouveau jeu vidéo? Tu vas me laisser jouer? Il secoua la tête, l’air rieur. Mais non c‘est pas sa du tout!. L’air mystérieux, il sortit une enveloppe crème, à l’écriture émeraude. Mes yeux s’agrandirent et j’applaudis. Nous avions toujours aimé recevoir du courrier, et nous le lisions toujours ensemble. Une lettrreee! Il l’ouvrit, puis nous l’avons lu ensemble, moi plus vite que lui - il n’était pas si bon lecteur. L’incompréhension se peignit sur nos traits. Des mots drôles et étranges se dissimulaient dans cette curieuse lettre. Sorcier, Poudlard, Magie... Mes sourcils se froncèrent en même temps que ceux de mon frère. Il me prit la main puis nous nous sommes levés d’un bond, en courant dans le salon, pour voir nos parents, en criant et en riant. Mamannn! Papaaaa! Essoufflés, nous nous sommes arrêtés devant eux. Delwyn il a reçu une « lettre-blague ». Un truc de sorcier et tout, c‘est drôle! Je crois que c‘est quelqu‘un qui veut rire de lui. Lisez, vous allez voir, c‘est comique. Il y a des sorciers, et des poudlards et un 3/4 de train et trucs comme ça.

Parce que des Sorciers, ça n'existait pas. Pas dans nos têtes de moldus du moins.

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DATE D'INSCRIPTION : 14/12/2009

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inside your restless soul
your heart is dying.

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15YEARS OLD

Mes cris fendirent l'air. J'étais à la limite de l'hystérie totale. Mes pas martelaient lourdement le parquet de bois franc du rez-de-chaussée. Mes poings s'abattaient sur les murs de pierre. Il m’était ardu de faire un pas de plus, je me sentais comme prisonnière. Je me sentais déchirée, détruite. Sans vie. En dépit de la violence avec laquelle je me mordais la lèvre, les larmes ruisselaient sur mes joues. Je gravis les escaliers menant à la chambre de mon frère, avec peine. Je ne savais plus que penser, mais étais certaine d’une chose, mon frère croirait à l’une de mes éternelles crises, sans nul doute. Il en avait l’habitude. J’avais toujours été du genre à avoir des réactions des plus démesurées lorsque j’étais confrontée à quelque situation, j’avais toujours été de nature excessive. J’avais également coutume de crier, taper du pied, pleurer comme une gamine perdue et insulter mon entourage en entier. Je le savais, mais cette fois, c’était différent. Maintenant, tout serait différent.

Il devait s’attendre à ce que je fasse irruption dans sa chambre, telle un ouragan, un volcan prêt à l’éruption et à ce que je lui gueule dessus, comme une petite effrontée. C’est ce que je fis, sans frapper à la porte fermée, la vue brouillée par les larmes. Je ne faisais pas une crise. Non. C’était bien pire. Mon frère aîné braqua un regard lassé sur moi. Confirmation: il croyait à l’une de mes sautes d’humeur. Un moment il sembla voir le sérieux de la situation. La lueur moqueuse de son regard s’éteignit alors qu’il vit mes joues trempées de véritables larmes, ruisselant avec abondance sur mon visage. Mes yeux devaient être rougis, ne savant plus ou se poser et mes lèvres devaient sans doute être tordue en une grimace qui démontrait à quel point je n’avais plus le contrôle de mes émotions. Malgré le fait qu’il ignorait ce qui me mettait dans un tel émoi, il sembla compatissant. Mais pas pour longtemps. La lueur maligne dans son regard m’indigna. Mes pleurs redoublèrent d’intensité. La moquerie qui fila entre ses lèvres fit monter une rage indescriptible en moi. Bon qu’est-ce qui se passe, encore Effie!? Tu t’es plantée à un examen? Tu n’as pas obtenu la meilleure note dans l’un de tes cours? Arrêtes de pleurer pour si peu. Ah. Si c'est pour ton bouquin... Je te jure que ce n’est pas moi qui a volé ton exemplaire de ton foutu livre de Shakespeare. Je crois que ton chien l’a dévoré. Sa plaisanterie ne me fit pas rire: elle n’eut certainement pas l’effet désiré. Mon visage se décomposa en une moue tordue. Je vacillai. Mes pleurs redoublèrent d’ardeur. Je ne voyais plus rien. Ma lèvre tremblait, mon regard était embué, ma poitrine se levait au rythme endiablé de mes respiration saccadées. Désespoir. Haine. Douleur. Rageusement, je me passai une main sur la joue mouillée de larmes pour chasser les cheveux qui s'y collaient. Je me jetai sur mon frère avec rage.

Mes poings foulèrent son torse avec une force qui m'étais dès lors demeurée inconnue. Je le frappai, et il encaissa les coups, me laissant me défouler. Je passai toute ma rage, ma peur, ma tristesse et mon mal sur lui. Je l’insultai, puis, à bout de force, je me laissai tomber sur son lit, sur le ventre, enfouissant ma tête dans son oreiller que je mouillai de larmes. Il vint s'asseoir près de moi, passa sa main dans mes cheveux emmêlés. Il ne dit rien, sa main posée sur mon dos. Je déversai mes dernière larmes dans son oreiller. Ma voix à peine audible se brisa quand je marmonnai le mauvais sort que nous avait réservé la vie. Maman s'est pause. Maman s'est suicidée.

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DATE D'INSCRIPTION : 14/12/2009

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she's all alone again
wiping the tears from her eyes.

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18YEARS OLD

Je soupirai. Et puis une seconde fois. Un énorme livre ouvert sur mes genoux, j’étais entourée de parchemins chiffonnés, de plumes, de bouquins que personne ne se risquerait de lire. Oh, et de ma meilleure amie aussi. Assise près de moi. J‘ai peur de ne pas avoir un bon résultat pour l‘examen... Elle leva les yeux au ciel, en me regardant, lasse. Rorye, l‘examen est dans trois semaines, limite un mois, calme toi bon sang. Mais je ne pouvais pas me calmer. Je devais être à la hauteur, et avoir une bonne note. Assises dans l’herbe, dans le vaste parc de Poudlard, moi et ma meilleure amie étudions. Il en avait toujours été ainsi, nous passions notre temps dans ce parc, ou dans notre dortoir. Ou à la bibliothèque, mais ne pas pouvoir parler nous agaçait. Mon regard posé sur le vaste lac sombre, je me perdit dans mes pensées, délaissant mon bouquin vieux et rance. Je ne sortie de cette transe que lorsque mon amie m’asséna d’un coup de coude dans les hanches. Il te regarde encore... Je fronçai les sourcils. Puis devinant mon incompréhension, elle me pointa du menton un garçon, au loin. Lui. Je le vois souvent, il te regarde de loin. Intéressé par toi, peut-être, petite veinarde, t‘as vu comme il est canon. Je feignit un rire. Un autre rire faux. Et dire qu’elle ne voyait rien. Ne devinait rien. Ah, mon talent d’actrice. Au moins, lui, il avait vu, deviné. Il avait tout simplement vu.

Il avait deviné ma détresse. Il ne cessait plus de me regarder, m'observer, tentant de venir me voir. Il dit savoir que je suis triste, et avoua ne pas aimer la constance lueur triste dans mon regard. Mais je ne puis faire autrement que nier les faits, et lui sourire. Comme j’ai coutume de le faire. Sourire, pour cacher une autre facette. Je n’ai parlé à personne du suicide de ma mère. Ni de mon malheur. Je n’étais pas malheureuse parce que ma mère était morte. C’est autre chose. Parfois, on ne se permet pas le bonheur, et on est tout simplement triste, comme ça, sans raison. Et bien c’est mon cas. Je me refuse à tout bonheur, j’ai l’impression incessante que ma vie n’a aucun sens. Je suis perdue. Mélancolique. Triste. Et personne ne peut rien y faire. Pas même lui, qui tente en vain de m’aider. Je ne peux pas laisser les gens m'aider. Je n'aime pas la pitié. Je me demande parfois la raison de ma détresse. Pourquoi ne puis-je pas être heureuse, comme les autres? Ai-je une raison de me l'interdire? Et s'il était la solution à mon problème? Et si ce garçon était celui qui pouvait me sauver?

Il vit que je le regardais. Il m'adressa un pâle sourire, puis il se leva. Et parti. Non, il n'est pas intéressé. C'est autre chose. Mais laisse tomber. Je lui adressai un sourire, tentant de me montrer convaincante. Et elle fut satisfaite de ma réponse. Ou du moins, presque. Puisqu'elle ne put s'empêcher de riposter. Moi je suis certaine que tu l'intéresses. Son sourire en coin me fit sourire, légèrement. Peut-être avait-elle raison. Mais je ne voulais pas me l'avouer.

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Mauvaise journée. L'envie de pleurer toutes les larmes de mon corps s'était de nouveau emparée de moi. L'envie de crier. Hurler. La volière était déserte. Des chouettes et des hiboux entraient et sortaient, criaient. Eux, ils se le permettaient. Assise sur le bord de la fenêtre de cet endroit froid en pierre, je regardait l'horizon. Je ne pensais à rien, la tête doucement posée sur le mur bordant la fenêtre. Puis je laissai libre cours à mes larmes. Simples larmes, aucun sanglots. De douces larmes qui glissèrent le long de ma joue, pour mourir sous mon menton.

Sa main se posa sur mon épaule. Je ne sursautai même pas. Avant même qu'il n'ouvre la bouche, je savais que c'était lui. Sa voix était suave. Je savais que je trouverais ici. Tu viens souvent t'y réfugier, en fin de soirée. Je ne fis aucun mouvement pour cacher mes larmes. Je n'en avais pas la force. Il garda sa main sur mon épaule, doucement. Sans un mot. il oberva la ligne d'horizon, le soleil qui s'y dissimulait lentement. Et je continuai de pleurer.

Je n’avais jamais compris. Pourquoi ce Serpentard, tellement con qui n‘excellait que dans la drague dégradante, s’intéressait-il à mon malheur? Comment pouvait-il être si imbécile et si doux à la fois. Avait-il vraiment un coeur, ou usait-il, lui aussi, d’un talent d’acteur pour gagner une trophée de plus sous sa couette. Je n’étais pas prête à ce genre de jeu. Et j’osais croire qu’il pouvait être si attendrissant. S’il avait su voir ma détresse, sans doute avait-il le coeur qu’il prétendait ne pas avoir, en humiliant tant de filles. Sa douceur et son envie de m'aider me déroutait. Une part de moi voulait le repousser. Ce genre de garçon me dégoutait. Je n'avais jamais aimé les coureurs de jupon. Mais l'autre part de moi avait besoin de lui.

Sa main posé si doucement posé sur mon épaule me rassurait. Je me levai, puis il me prit dans ses bras. Je déversai des larmes sur son épaule, et il me caressa les cheveux, en silence, me serrant dans ses bras. Silence. Seules les chouettes se faisaient parfois entendre, mais semblaient avoir un certain respect pour la scène. Aucun mot de plus ne fut échangé. Il me laissa pleurer contre lui. Et ne posa aucune question.

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