Des pas se faisaient entendre dans les couloirs glacés de l'école. Il était tard et quelconque visite tardive n'était plus tolérée dans les différents lieux du château, seuls peut-être les plus courageux et téméraires qui voulaient se faire passer pour Harry Potter et ses compagnons ou je ne sais quel autre personnage extrêmement connu dans le monde des sorciers. Tout le monde rêvait de pouvoir se faire repérer sous une cape d'invisibilité ou prendre un passage secret de l'école en entendant les pas saccadés d'un vilain professeur de potions tel le fameux professeur Rogue. Les clichés remplissaient l'esprit des nombreux jeunes élèves de la maison de Gryffondor ou encore les plus jeunes, mais je dois vous avouer que, d'après mes connaissances aucun élève n'avait eu assez de courage pour réaliser ce que leurs prédécesseurs avaient fait. Enfin, ce soir l'élève en question ne faisait pas partie de cette maison dont certains enfants sorciers rêvaient d'en faire partie parce que tel ou tel personnage important avait été dans tel maison, non celle-ci faisait partie des blaireaux, une élève de Poufsouffle, en troisième année il me semble, on sentait son sourire si charmant, si malicieux, son regard pétillant, ses cheveux ondulés incroyablement soyeux, sa démarche élégante et ses vêtements admirablement bien portés, à je-ne-sais-combien de kilomètres à la ronde. C'est fou comme une présence peut se faire sentir si intensément, elle, cette fille, c'était incroyable. tellement agaçant. On sentait l'odeur de sa perfection d'une aile à l'autre dans le château ! Ses pas, je pourrais vous décrire ses pas, même son allure et la succession de ses foulées s'accomplissaient de manière parfaite, on sentait... la douceur, l'amabilité qui la hantait, ses pas dansaient d'une danse qu'elle semblait avoir apprise par coeur sans aucune difficulté. La lenteur de ses pas se mêlaient à sa grâce si naturelle, la volupté de ses mouvements me piquait les narines, et me dégoûtait, même. Comment pouvait-on être aussi... adorable et détestable à la fois ? C'est impossible, n'est-ce pas ? Mais non, avec cette fille tout est possible, observez-là, une journée, à peine, quelques heures ou la moitié d'une et vous verrez... elle est si... c'est le genre de personne qui vous ramassera votre plume que vous avez entre les mains même si vous savez que vous la méprisez. je suis persuadée même que... dotée de son sang moldu, elle vous ferait ces pâtisseries immondes pour votre anniversaire. Oh ne parlons pas des anniversaires ! Elle viendrait vous voir avec un de ses plus beaux sourires en vous le souhaitant si gentillement. Ne croyez pas que je sois jalouse de sa personne, comment pourrait-on envier une telle fille honnêtement ? Elle a baigné dans ce monde de moldu... qu'elle y reste !

Je crois que je m'égare légèrement, nous parlions de ses pas. Oui, cette petite danse qu'elle effectue à chaque qu'elle souhaite passer inaperçue quelque part alors que ça ne fait qu'attirer les regards vers elle. Oui, ce son se faisait entendre, le son de plusieurs pas dansants dans une synchronisation tout à fait remarque -mais aussi détestable rappelons-en nous. Elle croit faire sa petite rebelle dans les couloirs à une heure si tardive ? Elle devrait sans doute ranger ce sourire débordant de perfection capable de nous faire grincer les dents, il se fait bien trop entendre. Et sa robe qui s'envole à chaque pas réalisé, ne croit-elle pas que la mélodie des froissements de son bout de tissu va rester discret bien longtemps ? Elle rêve !
Mais le son de sa robe, la musique de ses lèvres, l'air de ses cheveux, la complainte de ses pas ralentisse alors brutalement. Mes oreilles retrouvent un calme des plus sereins et je commence enfin à fermer les yeux. Malheureusement, je l'entends rire une nouvelle fois, la perfection la brûlant à nouveau. Elle rit et se tait. Elle rit et se ferme petit à petit, je commence à entrer dans mon rêve, chassant au fur et à mesure le nom Cornelia Tweeds dans ma tête.