Alice tournait en rond, comme une lionne en cage dans les toilettes abandonnées de l'école. Voilà quarante minutes qu'elle était là dedans, sans savoir exactement la raison pour laquelle elle avait couru jusque dans ces toilettes, Lukas à ses trousses. Elle perdait complètement la tête et à vrai dire elle n'arrivait pas à déterminer véritablement la raison pour laquelle elle était énervée.


«Non mais, ouvre. C’est puéril de ta part, Alice.»


Elle savait que c'était puéril. La phrase la fit envoyer valser un coup de poings contre l'une des portes de toilettes à sa merci. Le fait de ne pas réussir à contenir le trop pleins d'émotions qu'elle avait emmagasiné l'énervait encore plus que les mots du jeune homme. Trop de choses tournaient dans sa tête, et il avait fallu qu'elle perde les pédales en présence de Lukas qu'elle ne connaissait que depuis quelques jours, à cause d'un exposé sur les gobelins où les groupes avaient été fait de manière aléatoire.


« Alice ! Ouvre-moi. »


Il était têtu. elle lui avait dit au moins une trentaine de fois de s'en aller mais il était toujours là derrière la porte. Elle tenta à nouveau criant près de la porte.


« Mais VA T-EN! Laisse moi! »


La main abimée par le coup qu'elle venait de lancer contre la porte lui faisait mal. Mais quelle idiote. Elle devenait une furie, une fille qui ne contrôlait plus du tout ses émotions. Elle tournait allant d'un coin à l'autre de la pièce sans s'arréter, entendant le jeune homme tambouriner à la porte de plus en plus fort.

Faisons le point. Que se passait-il réellement dans la tête de la jolie blonde. A vrai dire trop de choses. Elle avait encore le poids de l'annonce de la grossesse de cette pauvre gryffondor de Queenie, le poids de la distance que son frère jumeau mettait avec elle, le poids de la pression que son père arrivait à lui mettre même à distance par ses différentes lettres, et enfin, la goutte qui a fait déborder le vase, la façon dont son nouveau coup de coeur, celui qui se trouvait derrière cette porte, regardait la dénommée Roxanne. Elle était à bout de nerf, elle n'avait qu'une envie c'était frapper à nouveau contre cette porte de toilette. Ce qu'elle fit, esquintant un peu plus sa main droite. Elle ne supportait plus d'être la passade, d'aimer des personnes qui se fichaient d'elle ou du moins ne ressentait jamais les mêmes sentiments. Elle craquait sur des abrutis voilà tout. Mais cela ne pouvait plus continuer. Car elle ne supportait pas de ressentir quelque chose, et en plus de ça elle ne supportait pas de se faire rejeter, ou encore ignorer. Un caprice? Un peu dans le fond, elle qui avait toujours eut ce qu'elle voulait. Mais plus loin que le caprice, il y avait cette détresse qu'elle avait essayé d'exprimer à Silver mais qui n'était pas sortit sur sa forme la plus brutale. Sa main tremblait et se perla de sang. Ils en faisaient un raffut à eux deux. Entre l'un qui parlait et tapait sur la porte et elle qui tapait contre les portes. .

Elle s'assit pour essayer de se calmer. Ce qu'elle ne voulait pas c'est qu'il la voit dans cet état pourtant le jeune homme n'avait pas l'air décider à s'en aller. elle prit de longues respirations. Elle avait les mains tremblantes et les yeux rouges. Alice ne pleurait jamais pourtant. Et là une larme vint couler doucement sur sa joue. D'un coup de manches, elle l'enleva rapidement, encore plus énervée d'être dans un état de si grande faiblesse qu'elle n'arrivait même plus à s'empêcher de pleurer. Elle releva la tête n'entendant plus le jeune homme. Elle poussa un soupir de soulagement. Elle fit encore un tour ou deux dans les toilettes essayant d'évacuer encore ce stress qui la rongeait. Sa main droite tremblait encore, sous le choc encore du coup sur la porte des toilettes et laissait apparaitre quelques traces de sang. Alice s'approcha de la porte n'entendant toujours rien. Elle se décida alors à ouvrir. Pour vérifier. Elle était sûre qu'il n'était plus là. Elle ouvrit donc la porte... Et mince, il était encore là. Elle ne lui ferma pas la porte au nez mais une expression à moitié étonnée à moitié ahurie était apparue sur son visage quand elle avait vu qu'il était encore là. Elle se décala et il entra dans la pièce. Alise ferma la porte derrière eux pour ne pas qu'ils attirent un préfet ou un professeur. Enfin vous me direz qu'il n'y a pas de logique vu le boucan qu'elle avait fait cinq minutes auparavant mais bon... Il prit la parole.


« C’est quoi le problème, au juste ? J’ai fait quelque chose de mal ? Je ne te comprends pas. »


Elle ne sut pas quoi répondre tout de suite tellement elle avait la gorge nouée. A vrai dire elle non plus ne se comprenait pas. Elle se sentait terriblement ridicule. Mais elle n'en baissa pas les yeux, serrant juste le poings qui la faisait souffrir pour ne pas qu'elle déraille à nouveau. Mais elle avait du mal à retrouver son calme. Quelques instant après, elle répondit presque dans un cri.


« Y'a aucun problème tout va BIEN! »



« J’ai attendu deux heures… DEUX HEURES, devant cette porte pour… pour toi, Alice. Tu te rends compte ?»


Encore un blanc, il aurait pu presque croire qu'il parlait à un mur, si elle ne le fixait pas droit dans les yeux. Il avait raison, elle n'avait pas à lui faire subir cela, il n'était pas l'unique source de son énervement et le pauvre en prenait aussi pour tout ce qui ne le concernait pas. Elle baissa la tête, chose extrêmement rare de sa part. Elle ne voulait pas qu'il voit ses yeux s'embués. Elle murmura doucement, de façon presque inaudible.


« Je suis désolé... Tu aurais du faire demi-tour au lieu de rester là... Je ne voulais pas te faire attendre... Je ne pensais pas que tu resterais...»


Elle était désolé certes mais elle avait son coeur qui s'emballait de le voir toujours là, malgré une attente interminable le temps qu'elle se calme. A vrai dire cela lui faisait plaisir.

Il y eut un silence, un énorme silence car, Alice ignorait tout du comportement qu’elle devait adopter, au moins, il étaient deux. Elle serra donc les poings et, fière comme elle l’était, ne baissa pas les yeux, pour enfin hurler :

« Y'a aucun problème tout va BIEN! »

Hum, est ce qu’il était sensé rire, là, le Lukas ? Peut-être qu’elle aurait pu faire l’effort trouver quelque chose de plus crédible, qui paraisse moins hypocrite la Malfoy, enfin tout sauf un simple ‘tout va bien’ parce que là, c’était mentir, mentir énormément. Ils n’étaient donc pas amis ? Pourquoi est ce qu’elle se sentait obligé d’utiliser le mensonge dans ces situations ? Lukas ne le comprenait pas et, de toute évidence, il était vexé qu’on lui cache ainsi la vérité. Évidement qu’il savait que tout n’allait pas bien, même quelqu’un de bien plus novice dans ce genre de situation l’aurait su dès les premiers instants, seulement, la seule chose qu’il désirait était qu’Alice lui avoue enfin de son propre chef que plus rien n'allait. C’était étrange mais, Lukas était comme ça. Et lorsqu’il désirait quelque chose, il l’avait. Le Hansen poussa un soupir, exaspéré par cette situation plus-que-paradoxale autant pour lui, que pour la Malfoy. Cependant, qu’attendait-elle exactement de lui ? Qu’il parte ? Tous les efforts qu’il avait fournis au cours de ces deux dernières heures n’avaient donc été d’aucune utilité ? Intérieurement, Lukas se jura que, plus jamais il ne ferait de telles choses pour sauver une amitié. Comprenez-le. Lui qui n’avait jamais été le genre de personne mêlé à de quelconques histoires se retrouvait ici, à ignorer malgré lui les raisons mêmes de sa présence et, celles qui poussaient Alice à agir de cette façon.
Finalement et, après un long moment de silence, Lukas répondit :

« Non mais, j’espère que tu t’fous de moi, Alice. D’ailleurs, je constate avec effroi la façon dont tu te comportes avec moi. »

Lukas n’avait pas tort. Alice s’était montré distante et froide – voire même méprisante – ces derniers jours. Conclusion ; Le Hansen en avait prit plein pour son grade. Et évidement, monsieur n’avait pas jugé utile de lui demander pourquoi elle le traitait de cette façon. Quelle connerie. Oh, non, rassurez-vous donc, il ne lui arrivait pas souvent de faire preuve de stupidité seulement, lorsque c’était le cas, ce n’était pas qu’à moitié. Là, l’atmosphère était pour le moins tendu. Devait-il sortir une blague ? Ou, lui lancer un de ces sourires, qui charment les filles ? Il ne le savait pas. A vrai dire, il était comme bloqué, il n’arrivait plus à faire quoi que ce soit, comme si qu’il était ‘déconnecté’. C’était une étrange sensation de mal être. Le genre que Lukas, toujours sûr de lui ou qu’il aille, n’avait jamais connu mais sérieusement, il espérait que ça ne se reproduise plus. Et, il y avait aussi Alice, pâle et immobile, juste devant lui. Oh, qu’il aurait aimé, que Roxanne soit avec lui, afin de pouvoir lui confier tous ses tourments et, de lui demander la façon dont il devait agir avec cette fille. Honnêtement et, s’il l’avait pu, il aurait bien aimé appeler du renfort, ou avoir l’avis de telle ou telle personne.

Ah Lukas ! Oui, il aimait se plaindre, quand ça lui chantait et, ça en amusait certains. Mais par contre là, il y avait été un peu fort, avec le coup du : « J’ai attendu deux heures… DEUX HEURES, devant cette porte pour… pour toi, Alice. Tu te rends compte ?». Il s’en voulait natuellement d’avoir été si sec. D’ailleurs, pour la première fois de la soirée, il n’avait pas tort car, nous étions témoin de la chute d’Alice. Par SA faute. Non seulement, elle avait baissé la tête (chose qu’elle ne faisait que très rarement, voire jamais) mais en plus, Lukas arrivait à apercevoir ses yeux, qui s’embuaient… de larmes ?! Oh misèère. Ce crétin avait réussit à faire pleurer une fille mais en plus, ce n’était pas le genre de fille banale, qu’on trouve à chaque escaliers de poudlard. Oh non, c’était Alice, Alice Malfoy. A la vue de cette horrible vision, Lukas tourna la tête, de gauche à droite, cherchant de l’aide, quelque part. Ah non, il n’y avait personne.
Abruti.

« Je suis désolée... Tu aurais du faire demi-tour au lieu de rester là... Je ne voulais pas te faire attendre... Je ne pensais pas que tu resterais...»

Elle avait chuchoté et, sa voix tremblait. Panique. Panique. Panique. Mais, oh que non, qu’il n’aurait pas du faire demi-tour, et, tant pis pour lui s’il avait attendu. Ils étaient amis, non ? Et, les amis ne doivent-ils pas toujours se soutenir mutuellement ?! En tout cas, c’est comme ça qu’on avait apprit à Lukas. Pendant un instant, il regarda Alice, presque attendri puis, il vint essuyer les quelques gouttes de larmes qui perlaient sur son doux visage. S’il n’était pas là pour elle à ce moment, qui d’autre le serait ? A cette pensée, il la prit doucement dans ses bras, et la serra contre lui. Plusieurs minutes. Enfin, il relâcha son étreinte et lui sourit. Puis, il lui colla un bisou sur la joue et finit par s’exprimer :

« Je pense être capable de prendre mes décisions. Et si je suis ici, c’est que je le désirais. N’es-tu donc pas d’accord avec moi ?»

Finit-il par demander, en haussant les épaules.
Puis, il se dirigea vers l’un des lavabos. Parce qu’avec horreur, il avait constaté au cours de son observation, que la main de la Malfoy, n’était pas au sommet de la forme. Il humidifia donc un mouchoir, revint vers Alice et, fit du mieux qu’il pouvait afin de « soigner » la blessure. Qu’avait-elle encore fait ? Que lui était donc passé par la tête ? Il l’ignorait mais, exigeait de le savoir. Par ailleurs, il se jurait que dès le lendemain, il l’accompagnerait à l’infirmerie. Car la connaissant, il savait pertinemment, que jamais, elle n’irait de son plein gré. Il soupira. Pourquoi lui arrivait-elle d’être si irréfléchie ? Ne tenait-elle pas à garder la vie sauve ? Il se racla la gorge et annonça finalement :

« Je veux des explications. D’ailleurs nous irons dès demain à l’infirmerie. Je ne désire pas te voir avec une main pareille. Et, s’il te plait, ne t’oppose pas à cette décision.»