« Qu'est-ce que tu lis encore, Marie? » Je levai les yeux au ciel, ennuyée. Mon attention se reporta immédiatement au livre ouvert devant moi, que je tentais à présent de lire avec une concentration démesurée - plutôt fausse. Je sentais sa présence et sa respiration. Même sa respiration m'agaçait au plus haut point. Il m'importunait. Il m'insupportait. Je n‘avais même jamais pu le supporter et tout chez lui avait le fameux don de m‘horripiler. Sauf peut-être son sourire indubitablement charmeur, mais là était un détail que je tentais d‘oublier à toutes les fois ou il se pointait devant moi, son regard mi ravageur mi moqueur. Il posa sa main sur mon épaule, penchant la tête dans un geste qui se voulait extravagant. Je repoussai d‘un mouvement dénué de fluidité sa main, puis froncai les sourcils. Ne pas me laisser prendre dans son irrévérencieux et désagréable piège. « Marie Marie Marie. Tu vas pas pouvoir m'ignorer à vie. » Je soupirai. De nouveau. Mon ultime but à ce moment précis était de ne simplement pas lui répondre et l'ignorer. Malencontreusement, cette tâche me sembla trop ardue et je ne pu empêcher une réponse de s'évader d'entre mes lèvres que je tentai de garder serrées l'une contre l'autre. Ma voix douce enlevait toute la crédibilité à mes propos se voulant légèrement altiers. « Ça me semble être une bonne option. » Fière de ma réponse, je replongeai mon nez dans mon exemplaire de Tolstoï, puis me bornai à ne plus le regarder. À mon grand désagrément, il se laissa lourdement tomber devant moi, de l’autre côté de la table, puis il me fixa sans relâche. Sa ténacité m’énervait et me mettait hors de moi. « T‘as quelque chose contre moi Marie? » J’échappai un soupire de rage. J’étais généralement de nature pacifique et sereine, pour ne pas dire charmante, mais la présence de cet énergumène me rendait toujours lasse et à fleur de peau. Je levai enfin les regard et plongeai mes prunelles bleu océan dans les siennes, couleur caramel. Mon nez se froissa, preuve pouvant témoigner de ma frustration naissante. « Je crois déjà t‘avoir dit, je m‘appelle Jannie! Et pour ton information, oui, j‘ai quelque chose contre toi. Les égos surdimensionnés, c‘est généralement pas mon truc. Maintenant, si tu pouvais me laisser, j'essaie de lire. »


Marie. Il m’avait toujours attribué ce surnom. Il savait bien évidemment que ça m’enrageait. Il savait que je me nommait Jannie. Je me demande même pourquoi je me tue à le lui répéter, il n’en a jamais rien eu à faire. Ce surnom débile m’a été affublé par cet imbécile parce que j’étudie une matière qu’il juge sans la connaître. Et parce qu’il sait que je suis issue d’une famille qui prône la religion. Oh, et aussi car il semble trouver que j’ai des airs de sainte. Marie. Par cette simple appellation, je suis dégoûtée et enragée. Surtout lassée. Je tente de faire comme si ça ne m’atteignait pas. Il est ce genre de personne qui prend un malin plaisir à rabaisser les autres en usant de leur indéniable charme. Les gens différents ne sont généralement pas ceux à qui on voue un culte d’admiration. Il faut dire que les études en théologie en ont toujours rebuté plus d’un. Mais je n’y peux rien si cette matière est pour moi une réelle passion. Je suis née d’un père et d’une mère extrêmement catholiques et pour qui la religion est d’une importance capitale. Toute mon enfance, j’ai passé des soirées et des après-midis assise sur les bancs de l’église de la ville, à réciter des extraits de textes bibliques. J’ai joué dans la crèche dans le temps de Noël, remettant sur une scène la naissance du Christ. La religion est donc rapidement devenue pour moi un mode de vie. J’aime les études que j’ai entreprises à l’Université et ce même si le sujet s’avère tabou. La religion n’est par contre pas toute ma vie, même si certains osent le croire et me narguer à ce sujet. Je reste une jeune femme de mon époque et ma vie ne se résume pas à quelques bribes du Coran.

« J’comprends pas ton intérêt pour les bouquins Marie. » Je sursautai. M’acharnant à lire la fin du chapitre de mon bouquin, je n’avais pas vu qu’il tait toujours devant moi, à me lorgner - enfin, à me regarder. Je levai une fois de plus les yeux au ciel et fit la moue. Avec une violence qui ne m'était pas habituelle, je fermai mon livre. Si j’avais su faire usage d’outrecuidance, c’aurait déjà été fait. Je le regardai dans les yeux et lui adressai un léger sourire. Ma timidité faisait toujours surface aux moments les plus inopportuns. Mon aliénante timidité ne m’empêcha pas de rétorquer. « Et moi je ne comprends toujours pas ton intérêt à parler avec moi et venir m‘embêter alors que tu pourrais draguer toutes les petites blondes qui te tournent autour. Salut Jessey. » Je me levai, prenant mon sac et y fourrant mon Tolstoï. Je marchai vivement, sans regarder derrière moi. Je n’eut pas à le faire, Jessey me rattrapa le poignet. Je me dégageai. La patience que j‘avais su garder jusqu‘à maintenant s‘évadait peu à peu et mon irritation se faisant grande. Je serrai les lèvres. Je me retournai pour darder mon regard bleu dans celui de cet impertinent. « Qu’est-ce que tu me veux bon sang!? » Dans le genre pauvre petite fille timide prise au piège, j’étais une as. Une experte. Une habituée. Je secouai la tête, tentant en vain de lui faire lâcher prise. Il desserra le poing. « Je veux simplement te comprendre Marie. » Marie. Encore Marie. Je n'avais plus le courage de me défendre sur ce coup là. Je levai une fois de plus les yeux au ciel, ayant un mal fou à croire qu‘il désirait ardemment à apprendre à me connaitre et me comprendre. Ma mère m‘avait toujours appris à me méfier de ce genre de jeune homme. Mon père quant à lui n‘avait jamais cesser de me réprimander, me remémorant à quel point les jeunes hommes du genre de Jessey étaient peu fréquentables. Ainsi, j‘avais été élevée en ayant en tête que les garçons étaient des brutes qui ne recherchaient que les assouvissions charnelles. Mes expériences avec les hommes étaient donc nulles et inexistences, ce qui m‘aidait à être tellement sur mes gardes en présence de Jessey.

Je ne pu m‘empêcher de lui adresser un léger sourire, oubliant volontairement qu‘il n‘avait pas manqué de m‘affubler de son si coutumier surnom. J‘haussai les épaules, puis d‘une voix douce que tous me connaissais, je lui répondit, non sans continuer de marcher. « Je doute qu‘il y ai quelque chose à comprendre Jessey. Je suis une fille comme n‘importe quelle autre, le désir de te tomber dans les bras en moins. » La moue d’incompréhension sur ses traits m’arracha un sourire en coin. Il ignora mon commentaire. « Il y a quoi de si fascinant dans les livres que tu lis? » Je baissai les yeux, un voile de cils venant cacher mon regard. Mes joues prirent une teinte pivoine: un automatisme chez moi. Était-il réellement intéressé à savoir ces choses sur moi? Je poussai un soupire, puis un sourire étira de nouveau mes lèvres. « Ma passion pour les livres est sans doute ce qui fait de moi quelqu’un d’instruite et d’intelligente, et de toi quelqu’un de bête et ignorant. » Il fronça les sourcils. Il ouvrit la bouche puis la referma, comme s‘il ne savait plus que dire. Son regard était étrange. Il sembla hésiter, ce qui me fi rire, légèrement. E qui as di que la sage petite Marie ne peut être irrévérencieuse? « Ouch. » J‘éclatai de rire. Une fois de plus je me voyais fière de moi, sans pour autant comprendre comment avais-je pu dire une telle réplique. « Désolée, c’était plus fort que moi » Il m‘adressa un sourire que je ne lui connaissais pas. Un étrange sentiment m‘envahit. Il sembla hésiter un moment de plus puis plongea dans mon regard rieur et timide. « Sors avec moi ce soir et tu seras pardonnée. » À ce moment il m‘insupporta plus qu‘il ne m‘avait jamais insupportée. Ou du moins, ce fut de quoi je tentai de me convaincre. Garder un air neutre me fut tâche ardue. « N‘y penses même pas! » je marquai une pause. Inspiration. Expiration. « Je vais à la libraire demain. Tu veux venir? À prendre ou à laisser. » Je fus choquée par mes propres paroles. Je n‘avais jamais eu le courage d‘inviter qui que ce soit. Jamais. Et encore moins un impertinent et arrogant jeune homme comme Jessey. Ahurie par mes propres propos, j‘arrêtai de marcher. Soudainement intimidée, j‘évitai le regard de Jessey. L‘envie de courir le plus loin possible s‘empara de moi. Mais il ouvrit la bouche, ce qui me devança. « C’est une rendez-vous. Marie... » Je lui adressai un sourire puis partie, pratiquement à la course. C‘était un rendez-vous. Oh non, mes parents ne seraient pas fiers de moi. En contournant un élève pour me rendre à mon casier, je rigolai doucement. Heureuse? Qui sait. Mais je me sentais différente. Très différente.

Imaginez que le monde s'écroule sur vos épaules, que comme si vous étiez forcé de porter le monde sur votre dos. S'était se que pensais Lily-Rose, étais-ce vrai que s'était elle qui faisait le cahot comme le lui faisais croire Vladislav, Illarion et Lavrenty. Peut-être était-elle réellement un monstre qui tuait sans pitié les gens. Elle qui se réveillais chaque matin au milieu de cadavre, maisons brûlé, corps calciné. Se n'était pas une vie pour une petite fille de son âge qui ne se souvenais pas de son passé. Elle n'avait même pas un seul repère, comme si elle revenait d'il y a plusieurs années, qu'elle ne savait pas d'où elle venait. Comme si sa vie avait commencé il y a trois jours de cela. Elle n'avait personne à qui parler hormis les trois hommes dans sa tête qui avaient, a vrai dire, des idées tordu et le lui faisait sans cesse pars. S'était eux les monstres.

Énervée de sa conversation avec eux. Lily-Rose avec décidé de sortir, d'un pas énervé dehors, se frayant un chemin à travers la neige récemment tombé sur Poudlard. Seulement, elle ne pouvait pas leur fuir vu qu'ils étaient sans arrêt dans sa tête. Elle leur dit alors qu'un jour elle les ferait sortir de sa tête, mais c'est alors que les trois vieux croutons éclatèrent de rire. Ils lui annoncèrent que si elle se débarrassait d'eux, elle mourrait sur le champ. Lily-Rose fut choquée, estomaquée, abasourdie, il n'y avait pas de mot. Elle essayait de fuir, de fuir la réalité alors qu'elle tomba sur quelqu'un. Elle regardait la petite blonde, balbutia des excuses et s'enfuit en courant, les larmes coulant le long de son visage. C'est alors qu'elle entendit une voix féminine l'appeler, lui disant qu'elle ne voulait pas lui faire de mal. Avant de se retourner, Lily pris une grande inspiration, ravala ses larmes et se retourna, le visage dénué d'expression. Elle lui demandait d'un ton glacial pourquoi elle la suivait. La blonde parut choquée, intimidée, tout se lisait sur son visage comme dans un livre ouvert. Elle lui répondit un petit "Euh...pour rien" et repartit aussi sec. Lily-Rose la regardait partir avec une moue déçue.

C'est alors qu'une voix familière retentit non loin d'elle. Lui disant qu'elle martyrisait encore les plus petits. Que le petite blonde voulait lui offrir son aide et il lui dit qu'elle avait besoin d'aide et qu'elle le savait, que sa se sentait. Lily tourna alors la tête vers le serdaigle qu'elle connaissait bien sûr. Oh le petit fouineur encore lui ! commenta Illarion. Nate arborait un petit sourire en coin, comme s'il était fière de lui de venir encore fouiner dans les affaires de Lily-Rose