Allongé dans son lit, Briséis se redressa, alla se blottir contre la vitre froide qui s’embua instantanément sous la tiédeur de son haleine. La belle blonde aimait s’asseoir là pour contempler le mouvement régulier des arbres se pliants à la guise du vent, ça l’apaisait un peu et la rendait plus sereine. De plus ces temps-ci, ces derniers avait un aspect assez terrifiants, avec leurs branches semblables à des doigts crochus venant vous attraper. Etrangement, la jolie petite blonde n’en était pas effrayé et aimait se lever la nuit lorsqu’elle ne trouvait pas le sommeil pour regarder ces êtres faits de feuillages danser les uns avec les autres durant les temps de tempêtes, ils semblaient prendre vie sous ses yeux émerveillés. Plutôt de nature terre à terre au quotidien, Briséis se surprenait à rêver en les regarder. Chose qu’elle s’abstenait de faire lorsqu’elle était éveillée. Son éducation avait fait qu’elle avait grandis plus vite que la plupart des enfants. Ses parents étant des gens assez « important et de sang pur », je vais devoir dire, son éducation fut géré avec beaucoup de rigueur que maintenant que Briséis était arrivé à l’âge de ses onze ans, elle avait vu passer son enfance devant ses yeux. Jalouse ? Oui, elle le fut très longtemps de ces enfants moldus jouant ensemble dans la rue et allant dans la même école. Elle, comme seul contact avec l’extérieur, elle avait eu son précepteur et les enfants des amis de ses parents. Non non, attendez. Il fut un moment où elle avait vraiment été une enfant comme les autres… C’était il y a une ou deux années de cela. Pour noël, ses parents avaient organisé un grand diner où la plupart de leurs amis était convié. Toujours pour prouver que ses parents n'avaient pas raté l'éducation de la benjamine, Briséis se devait d'aller voir un part un les invités et leur souhaiter tous ses voeux de bonheur avec le sourire, même si intérieurement cette "tournée" était plus une corvée qu'autres choses. Attendant dans le vaste hall, elle alla faire de même lorsque les Sullivan entrèrent. Elle s'avança vers eux et alla leurs souhaiter ses voeux quand soudain, son regard fut attiré par leur fils, âgé d'un an de plus qu'elle. Briséis ne put s'empêcher de le quitter des yeux, il était vraiment d'une beauté magnétique. C'est alors qu'il la regarda lui aussi et lui offrit un sourire. Elle sentit ses joues rosir et baissa les yeux pour parler à ses parents, puis se retourna honteuse et gênée vers la table. Briséis sentait le regard du beau brun peser sur elle ce qui la mettait encore bien plus mal à l'aise.

Une fois le repas terminé, Briséis décida de sortir un peu et alla s'assoir sur la terrasse où elle savait que personne n'allait venir. Malheureusement, elle n'aurait pas dû en être aussi sûre. Alors qu'elle respirait à plein poumons et fermait les yeux pour pouvoir revenir dans la salle à manger avec son masque d'optimisme, elle sentit une présence à ses côtés. La belle blonde ouvrit instantanément les yeux et son regard émeraude recontra celui du beau Sullivan. Alors comme ça, on déserte la table, Mlle Jenkins ? demanda-t-il avec un ton espiègle et charmant à la fois. Destabilisée, elle fit mine de s'offusquer. Et qu'est-ce que ça peut bien te faire ? dit-elle avec un ton dur et froid. Elle detestait de se voir destabiliser de la sorte. Personne encore avait réussis à la rendre aussi cruche, rougissante, bête et elle comptait bien y remédier. Oh, on sort les griffes maintenant ! Je savais que cette bonté et générosité apparente n'était qu'une façade. Cela aurait été étonnant surtout pour une Jenkins ! lui dit-il le plus naturellement du monde. Comment pouvait-il dire ça ? Il ne connaissait rien de sa vie et il se permettait encore de faire des remarques de ce genre ? Mais pour qui se prenait-il ? A ce moment, si elle avait été une petite sauvageonne, elle lui aurait bien envoyer son poing dans sa figure. Malheureusement, sachant qu'elle créerait des histoires en agissant de la sorte, elle décida de le foudroyer du regard et de se lever pour s'en aller, mais le jeune homme en décida autrement et lui attrapa la main pour qu'elle reste avec lui. Ne me touches pas ! Je suis plutôt de nature pacifiste, mais si tu me cherches, tu vas me trouver, Sullivan ! Ne t'avises plus JAMAIS d'insulter ma famille où je peux t'assurer que tu vas le regretter, sale scarabée repoussant ! lui lança-t-elle au visage. Sa voix claqua dans la nuit froide. Le beau brun ouvrit grand les yeux sous la suprise et ses sourcils se relevèrent, puis un sourire se déssina sur son visage angélique. Il se releva pour se mettre en face d'elle, toujours son sourire niais sur le visage. Très bien, Mlle. Mais... "Repoussant" ? Pourtant j'ai bien cru que je ne vous laissais pas indifférente durant le repas, ou peut-être aurais-je eu des hallucinations ? Son teint blanchâtre devint tous de suite rose après les insinuations du jeune Sullivan. Quel goujat ! Elle se retourna, se baissa et attrapa la première chose qui lui tomba sous la main pour lui envoyer : de la neige. Elle en fit une boule et la lança au visage du beau brun. Face à la réaction de jeune Sullivan, Briséis ne put s'empêcher de rire. Ce fut une des premières fois qu'elle riait vraiment de bons coeur. Alors qu'il allait s'enerver, le rire de la jolie blonde le rendit plus joyeux et son sourire revint à la surface. Alors on veut jouer à ça avec moi, Mlle Jenkins ? Sachez que vous vous mesurez un adversaire de haut niveau dans ce domaine ! dit-il en renvoyant une boule de neige sur Briséis, qui éclata une nouvelle fois de rire. Ce fut son moment préféré durant son enfance. Cette rencontre, cette amusement, cette soirée. Inutile de vous préciser que les deux jeunes gens furent bien punis par leurs parents, mais Briséis sut qu'elle ne l'oublierait jamais cette soirée et ce jeune homme...

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